Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/154

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Le principe est excellent, mais dans l’Ouest breton les conditions historiques sont autres ; les résistances rétrogrades y ont toujours été extrêmes, et, s’il faut que le gouvernement intervienne plus énergiquement qu’ailleurs pour constituer là un système complet d’enseignement, le gouvernement a le devoir d’intervenir.

Nous dirons donc avec M. Jules Simon qu’il faut à la Bretagne, plus peut-être qu’à aucune autre région de la France, une Université, mais une Université complète, une Université ayant les quatre Facultés.

Admettant le point de départ de la commission sénatoriale, j’avoue que je ne comprends plus du tout ses conclusions. Elle bouleverse tout le projet gouvernemental pour donner à Rennes une Université, et elle se contente pour Rennes d’une Université inférieure et estropiée. Il n’y a à mon sens — et je soumets très modestement cet avis à ceux qui ont qualité pour décider — qu’une solution sage. Il y a, à Rennes, les trois Facultés des lettres, des sciences, de droit, et une école préparatoire de médecine. Il faut, peu à peu, transformer cette école préparatoire en une école de plein exercice et celle-ci en une Faculté de médecine qui attirera peu à peu toute la clientèle de l’Ouest. Quand cette décision aura été prise, quand cette direction aura été indiquée, la commission sénatoriale n’aura plus aucune raison sérieuse pour repousser le système gouvernemental, car son système à elle, si on