Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/157

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La commission du Sénat n’allègue, pour repousser cette combinaison si prévoyante, qu’une raison. Il ne faut pas, dit-elle, qu’entre les professeurs, il y ait des questions d’argent. — Certes, elle a bien raison ; mais il ne s’agit point de cela, car, dans le projet du gouvernement, les traitements restent fixés par décrets et arrêtés. Vraiment, tout cela est un peu à côté de la question, et, dans le remarquable rapport de M. Bardoux, on sent à tout instant le conflit sourd qui s’est produit dans la commission sénatoriale entre la haute inspiration première d’où est sortie, depuis vingt ans surtout, l’idée des Universités, et les combinaisons secondaires, les restrictions de détail, les appréhensions instinctives, les oppositions d’intérêts qui paralysent trop souvent dans les assemblées l’essor des conceptions supérieures. Espérons que ce qu’il y a de généreux dans le projet primitif, et qui a évidemment séduit l’esprit élevé du rapporteur, aura raison de toutes les résistances avouées ou inavouées contre lesquelles il se débat.

Enfin, il est un dernier point sur lequel je ne m’explique guère la décision de la commission sénatoriale. Elle ne veut pas, contrairement au projet du gouvernement, que les Facultés de théologie protestante soient incorporées aux futures Universités. Et cela, parce qu’il n’y aura point de Facultés de théologie catholique. Mais le scrupule d’égalité, qui tourmente ainsi la