Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/208

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

maire, candidat à la députation, a été mis en échec dans les limites de la commune. Puis sont venues, après les persécutions qui ont suivi ce premier échec, les élections complémentaires, la minorité radicale-socialiste ayant démissionné pour faire la population tout entière juge des procédés iniques que l’on employait contre quelques hommes qui avaient le tort de comprendre la République autrement que notre collègue. À ces élections, c’est cette minorité radicale-socialiste qui a été élue avec une majorité notable, pour bien marquer que les sentiments de la population réprouvaient la politique de vexations, de petites tyrannies locales, de petites passions haineuses et persécutrices qu’on employait. Et comme M. Marty, professeur et conseiller municipal, était dans cette minorité radicale-socialiste un des hommes les plus considérés par la population tout entière, on a cherché toujours et quand même le moyen de le frapper. On ne pouvait pas le frapper comme professeur, à raison de son excellente attitude professionnelle ; alors on a essayé d’obtenir contre lui des condamnations qui obligeraient le ministre de l’Instruction publique à le frapper, ou qui lui permettraient de le frapper.

On est d’abord allé en assises. C’est un sénateur, ancien ministre de la marine, qui a eu quelque célébrité ici, qui a traduit M. Marty en cour d’assises, M. Marty s’étant rendu coupable de ce crime