Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/230

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venez de promulguer, il aurait été frappé comme l’ont été les propagandistes du socialisme.

C’est pour ces deux raisons que M. le ministre de l’Instruction publique déplorait, contrairement à la loi électorale, le cumul par certains instituteurs ou professeurs de fonctions professionnelles et de fonctions électives. Tout à l’heure je vous provoquais à déposer une loi dans ce sens. Eh bien ! vous ne la déposerez pas, parce que ce n’est pas nous seuls que vous frapperiez, parce qu’en interdisant la propagande politique, le journalisme politique, les mandats politiques aux professeurs suspects de socialisme, vous seriez obligés de les interdire aux autres ; vous seriez obligés, par conséquent, de désavouer tous ceux qui sont vos collaborateurs, tous ceux qui, dans la presse, sont vos auxiliaires et vos soutiens de tous les jours.

Ah ! monsieur le ministre, vous dites que l’Université est en péril lorsqu’un professeur, en acceptant un mandat, attire sur lui des animosités qui peuvent réduire la clientèle naturelle de l’Université. Allez dire cela — on peut ici, sans péril, citer des noms propres — à votre directeur de l’enseignement supérieur, l’honorable et éminent M. Liard, qui, en même temps qu’il était professeur à la Faculté de Bordeaux, était adjoint au maire, et adjoint militant, et contre lequel s’élevaient les plus violentes polémiques ! Allez