Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/278

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Cette même rédaction, précise, impérative, a été adoptée par le Sénat. Ni la commission, ni le Gouvernement, ni le commissaire du Gouvernement, qui me fait l’honneur de m’écouter en ce moment, n’ont opposé à notre proposition la moindre objection. Et pourtant, ce texte si clair, si précis et si impératif, l’administration de l’instruction primaire l’a trouvé obscur. On est allé, pour le faire expliquer, au conseil d’État. On a commencé par souffler sur le sens très clair, très lumineux du paragraphe, et on est allé à la porte du conseil d’État lui dire : « Ma chandelle est morte, j’ai besoin de lumière ! » — Et le conseil d’État a donné la lumière qu’attendait le Gouvernement. Il a dit par un avis du 7 août 1894 dont je recommande à la Chambre la saveur administrative : « Quels qu’aient été les commentaires dont l’article 24 a été l’objet soit à la Chambre, soit au Sénat, la proportion déterminée par l’article 6, qui fixe l’effectif de chacune des classes de la loi du 19 juillet 1891, s’applique à la répartition en classes de l’ensemble du personnel de l’enseignement primaire élémentaire. » — Ainsi ce classement départemental que vous avez, à notre demande, introduit dans la loi par une disposition expresse, avec la sanction du Sénat, sans aucune opposition du Gouvernement, on l’a fait détruire et on l’a brisé par un simple avis du conseil d’État ! Je regrette profondément, messieurs, que le conseil d’État n’ait pas eu la