Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/326

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pour le partage de la Pologne ; la Prusse et l’Autriche pour la spoliation du Danemark ; la Prusse et l’Italie pour l’humiliation de l’Autriche. — C’est dire qu’en dehors de ces alliances défensives et spontanées, qui, à l’heure du péril, ne nous feraient point défaut, parce que notre péril serait le péril de l’Europe, toute autre alliance serait une porte ouverte sur les aventures ; est-ce là ce que les grands diplomates de la monarchie voudraient nous offrir ?

Je ne parle point de ceux qui disent : Les princes d’Orléans ont des parents dans toutes les cours de l’Europe ; cela pourrait nous servir. Quand on ramène la politique européenne à des questions de cousinage, on a le droit évidemment d’être très sévère pour la République française : elle n’a pas en Europe de cousins ; peut-être un jour y aura-t-elle des sœurs. La race est abondante et réjouissante de ces petits monarchistes dédaigneux, qui traitent de haut M. Flourens, parce qu’il n’a point des confidences d’alcôve. J’en ai vu, pendant les jours un peu inquiets que nous avons traversés, qui allaient apporter au ministre des affaires étrangères tous les secrets de l’Europe trouvés sous l’oreiller d’une duchesse cosmopolite. Ils avaient vraiment couché avec l’Europe. Sont-ils plus niais que ceux qui nous font espérer de la monarchie des alliances… matrimoniales ? Il en est de plus sérieux qui disent : La Russie, dont nous avons besoin, aime bien