Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/501

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trois préoccupations : la première, de maintenir la paix en Europe ; la seconde, de ne pas troubler ou même de ne pas affaiblir le concert européen ; et la troisième, de ne pas porter la plus légère atteinte à cet accord de la France et de la Russie qui pour la première fois depuis vingt-cinq ans avait fait sortir notre pays de l’isolement douloureux auquel il avait été condamné.

Eh bien ! messieurs, c’est moi qui ai le droit de dire à M. le président du conseil et au Gouvernement qu’il ne faut pas apporter à cette tribune et devant le pays des thèses générales ou des menaces vagues. Il ne faut pas seulement parler à la Chambre des périls qu’une autre attitude dans la question crétoise et dans la question grecque ferait courir à la paix. Il faut encore, par l’analyse exacte de la situation présente, définir les causes qui pourraient compromettre la paix.

J’ai retenu de l’importante déclaration de M. le ministre des Affaires étrangères une parole sur laquelle j’appelle l’attention de la Chambre. Depuis quelques semaines, pour nous faire accepter successivement les mesures qui ont été adoptées à l’égard de la Crète, pour nous faire accepter le premier débarquement dans l’île, les premières hostilités des flottes européennes contre la population crétoise, et le blocus de la Crète et de la Grèce elle-même, pour nous faire