Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/512

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voyons partout des contraintes brutales conseillées dès la première heure par d’autres peuples que le nôtre : nous voyons que dès le début, et avant même que les négociations aient pu être serrées de près avec la Grèce, comme pour empêcher une solution pacifique et bienveillante, l’empereur allemand avait proposé ce blocus du Pirée, auquel on vous demande, quelques semaines après, de souscrire maintenant au nom de la France. (Très bien ! à l’extrême gauche.) Nous savons par des communications quotidiennes des agences que le tsar a pesé tous les jours dans le sens d’une intervention rigoureuse, d’une coercition brutale à l’égard de la Grèce. De sorte que nous assistons, sous le prétexte de ce qu’on appelle le concert européen, à ces deux choses : d’une part, toutes les grandes puissances d’absolutisme qui sont encore dans l’Europe affirmant leur politique, imposant et proclamant leur volonté, et, à côté, le silence de la France républicaine (Applaudissements à l’extrême gauche), qui ne fait pas à cette poussée de force autocratique en Europe un contrepoids suffisant.

Messieurs, vous prétendez nous mettre dans cette alternative ou d’une rupture du concert européen ou d’une abdication de ce qui a été jusqu’ici la politique traditionnelle de la France. Eh bien, messieurs, laissez-moi vous le dire, à une autre époque, lorsqu’il s’agissait aussi, sous la Restauration, des premières