Page:Jaurès - Histoire socialiste, I.djvu/513

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
503
HISTOIRE SOCIALISTE


C’est un bourgeois, Achardy, homme de loi à Beaucaire, qui achète une terre de 374 livres. C’est un bourgeois, Agnel Jérémie, avoué à Alais qui achète une terre de 1,225 livres. C’est un bourgeois, Albert Thomas, négociant à Sauve qui achète une terre de 3,900 livres. C’est un bourgeois, Aimeras Louis, négociant à Lassalle qui achète diverses terres pour 3,715 livres. C’est un bourgeois, Alteirac Dominique, négociant à Alais, qui achète une terre pour 1,275 livres.

C’est un bourgeois, Authouard, juge de paix du Vigan, qui achète une série de petits lots de 5,200 livres, de 2,400 livres, de 1,500 livres. C’est un négociant de Nîmes, Archinard Jacques, qui achète les six pièces de terre pour 3,872 livres, et encore une autre terre, pour 3,050 livres est acquise par Archinard Jean de Nîmes. C’est un bourgeois d’Alais, Arnal, qui acquiert le four banal de 1,800 livres. C’est un négociant de Sommières, Aubanel, qui achète une vigne de 660 francs. C’est un négociant de Nîmes, Aubary Laurent, qui achète une terre de 3,800 livres, etc., etc.

Si je prends plus bas, à la page 245, c’est un négociant d’Aramon, Jouve Joseph, qui achète une terre de 5,200 livres. C’est un notaire de Sauve, Julien, qui achète divers lots de terre de 2,750 livres, de 950 livres, de 220 livres, de 55 livres, de 450 livres. C’est Labeilhe André, négociant à Alais, qui achète une vigne mûrier de 2,250 livres. C’est un riche bourgeois de Sommières, Lablache qui en même temps qu’il achète des lots de 225,000 livres et de 62,000 livres, achète une terre de 2,400 livres. C’est Laborie, receveur du district d’Alais, qui achète une châtaigneraie et une vigne de 3,100 livres. C’est le notaire de Vénezobres, Lacombes, qui achète la cuve vinaire de 642 livres.

C’est un riche bourgeois de Beaucaire, Lafont, qui, en même temps qu’un lot important de 13,800 livres, achète des lots de 675 livres, de 2.338 livres, de 104 livres, de 2,200 livres. C’est un patron boulanger, retiré des affaires et propriétaire à Alais, qui acquiert toute une série de lots de 5,000 livres et de 3,000 livres, etc., etc.

Il est donc établi surabondamment que la division des lots aux enchères n’a pas eu pour effet de les faire passer tous aux petits acquéreurs, aux travailleurs paysans, je crois que pour les lots au dessous de 5,000 livres plus de la moitié ont été acquis par des bourgeois de la ville ou des gros bourgs.

A plus forte raison, est-ce la bourgeoisie des villes qui a acquis tous les lots d’un prix élevé, tous les beaux domaines qui, ayant un vaste corps de ferme central et formant une véritable unité d’exploitation ne pouvaient être dépecés pour les enchères.

Voici, pour reprendre à ce point de vue la liste des acquéreurs :

Abauzit Firmin, négociant à Alais qui achète une terre pour 6,025 livres ; Abauzit Jean, négociant à Uzès qui achète pour 26,000 livres une remise avec grand potager ; Achardy, boulanger à Beaucaire qui achète le bâtiment du