Page:Jaurès - Histoire socialiste, III.djvu/24

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doit recevoir des citoyens aucun salaire. C’est l’idée encore qu’en France beaucoup de paysans se font de la vraie solution du problème des rapports de l’Église et de l’État. « Sur les plaintes faites par plusieurs citoyens d’exactions exercées par le clergé constitutionnel, le conseil ordonne l’exécution des décrets concernant la suppression du casuel. Tous les citoyens égaux devant la loi seront enterrés avec deux prêtres ; défense d’excéder ce nombre ; il n’y aura plus de tentures aux portes des défunts ni à celles des églises. Suppression des marguilliers et de leurs bancs.

« Le Conseil général, considérant qu’au moment où le règne de l’égalité vient enfin de s’établir par la sainte insurrection d’un peuple justement indigné, cette égalité précieuse doit exister partout ;

« Considérant que les cérémonies religieuses actuellement observées pour les sépultures étant contraires à ces principes sacrés, il est du devoir des représentants de la Commune de tout ramener à cette précieuse égalité que tant d’ennemis coalisés cherchent de détruire ;

« Considérant que dans un pays libre, toute idée de superstition et de fanatisme doit être détruite et remplacée par les sentiments d’une saine philosophie et d’une pure morale ;

« Considérant que les ministres du culte catholique étant payés par la nation, ne peuvent, sans se rendre coupables de prévarications, exiger un salaire pour les cérémonies de ce culte ;

« Considérant enfin que le riche et le pauvre étant égaux pendant leur vie aux yeux de la loi et de la raison, il ne peut exister de différence entre eux au moment où ils descendent dans le tombeau ;

« Le procureur de la Commune, entendu le Conseil général, arrête :

« 1o Conformément aux lois antérieures tous les cimetières actuellement existants dans l’enceinte de la ville seront fermés et transportés au delà des murs ;

« 2o À compter du jour de la publication du présent arrêté, toutes les cérémonies funèbres faites par les ministres du culte catholique seront uniformes ;

« 3o Il ne pourra y avoir plus de deux prêtres à chaque enterrement, non compris les porteurs du corps ;

« 4o Toute espèce de cortège composé d’hommes portant des flambeaux est interdite ;

« 5o La nation accordant un salaire aux ministres du culte catholique, nul ne peut exiger ni même recevoir aucune somme pour les cérémonies religieuses funèbres et autres ;

« 6o À compter de ce jour, toute espèce de casuel même volontairement payé, est supprimée ;

« 7o Tout prêtre qui aura exigé ou reçu aucune espèce d’honoraire pour