Page:Jaurès - Histoire socialiste, III.djvu/270

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94 millions des mêmes articles. N’oublions pas encore que de l’Espagne nous tirons annuellement pour 38 millions de matières non ouvrées, et que nous lui vendons pour 44 millions de produits de nos manufactures ; c’est ainsi que circule par des canaux innombrables l’argent du Mexique parmi les classes industrieuses et pauvres de la nation française.

« Les contrées occidentales, comme l’Angleterre, les États-Unis d’Amérique, la Hollande, les États de l’Empereur en Flandre et en Allemagne et les républiques suisses nous ont vendu collectivement, pendant le premier semestre de 1792, pour 69 millions de marchandises, et annuellement nous en recevions pour 134 millions. L’article de grains et farines forme une valeur importante, ensuite viennent les eaux-de-vie de genièvre, pour être réexportées, les épiceries et drogueries. Observons que comparativement avec le tableau de nos approvisionnements habituels, on remarque aujourd’hui une diminution sensible dans nos achats en lainages, cotonnades, mercerie et quincailleries fines, tous objets venant d’Angleterre, et en toiles de Flandre, de Hollande et de Suisse. Nous avons livré à ces contrées 165 millions de nos marchandises, pendant le semestre en question, et nous ne vendions, année moyenne, que pour 128 millions, de manière qu’il existe aujourd’hui une augmentation de 37 millions, qui porte sur un plus grand débouché en quantité de batistes, dentelles, étoiles de soie et vins de notre territoire et qui a également sa source dans la hausse considérable des sucres et cafés de nos colonies. (Notez que l’excédent de 37 millions indiqué par Roland est l’excédent d’un seul semestre sur toute une année moyenne.)

« Les contrées septentrionales, telles que l’Allemagne, la Pologne, les villes Hanséatiques, le Danemark, la Suède, la Prusse et la Russie ne nous ont apporté collectivement que pour 20 millions de marchandises, dans la proportion de 43 millions par année, principalement en métaux, charbons, chanvres, bois de constructions et suifs, à quoi il faut ajouter pour l’époque actuelle les grains et farines de Hambourg. La France a livré en échange à toutes ces contrées pour 117 millions de marchandises. Le montant annuel des ventes n’est que de 113 millions ; l’excédent de 4 millions en faveur du premier semestre de 1792 sur une année entière a sa source dans le débouché plus considérable, soit en quantité d’étoffes de soie, spécialement pour l’Allemagne, soit en muids de vin pour le Nord, et provient d’un autre côté du prix exorbitant auquel sont montés les sucres et cafés de nos colonies.

« Nos liaisons avec le Levant, l’Empire ottoman et la Barbarie se sont élevées, pendant le premier semestre, à 42 millions d’achats que nous avons faits, principalement en grains, cotons, laines, soies, cuirs, huiles d’olive, gomme et drogues pour la teinture et la médecine ; et nos ventes ont monté à 21 millions, notamment en draps, bonneteries, cafés et sucres. Nos transactions étaient, année moyenne, de 40 millions d’importation et de 24 millions d’exportation. »