un mode d’élection plus simple, plus court et plus favorable aux droits du peuple.
« Il eût fallu supprimer l’intermédiaire inutile et dangereux des corps électoraux, et assurer au peuple la faculté de choisir lui-même ses représentants. L’Assemblée a suivi la routine plus que les principes. Mais il faut la louer de n’avoir proposé ce mode d’élection que par forme d’invitation et de conseil, et d’avoir rendu cet hommage à la souveraineté du peuple réuni dans les assemblées primaires. »
Chabot, le 20 août, dit aux Jacobins :
« Le mode qui a été décrété pour les élections ne vaut rien, et, si je n’eusse pas été occupé alors à une mission pour recueillir les Suisses, je ne serais pas descendu de la tribune que je n’eusse obtenu un mode d’élection plus avantageux pour le peuple : l’élection immédiate.
« Ce n’est pas pour Paris que je crains l’influence de ce mode, les esprits y sont trop éclairés pour n’être pas assuré du choix des électeurs, mais c’est dans les départements que je la redoute. Les administrations départementales sont pour la plupart si gangrenées que je crains que le décret qui accorde un écu par jour aux électeurs ne soit pas connu à temps, et qu’alors, le choix pour ces places tombant encore sur les riches, nous n’ayons des corps électoraux aristocrates. »
Pourtant, aucune assemblée primaire n’usa de la faculté qui lui était laissée d’adopter un autre mode de nomination. À Paris même, les démocrates se bornèrent à soumettre les choix faits par les assemblées électorales à la ratification des assemblées primaires et à instituer le vote à haute voix. C’est sur la motion de Robespierre que sa section, la section de la place Vendôme, prit le 27 août un arrêté en ce sens :
« 1o En principe, tous les mandataires du peuple doivent être nommés immédiatement par le peuple, c’est-à-dire par les assemblées primaires ; ce n’est qu’à cause de la nécessité des circonstances que la méthode de nommer les députés à la Convention nationale par l’intermédiaire des assemblées électorales est adoptée ;
« 2o Pour prévenir, autant que possible, les inconvénients attachés à ce système, les électeurs voteront à haute voix et en présence du public ;
« 3o Afin de rendre cette dernière précaution efficace, ils se rassembleront dans la salle des Jacobins, et les députés nommés par les électeurs seront soumis à la révision et à l’examen des sections en assemblées primaires, de manière que la majorité puisse rejeter ceux qui seraient indignes de la confiance du peuple. »
Robespierre fit transformer cet arrêté en arrêté municipal, et le 28 août il fut affiché dans tout Paris.
C’est donc sous des influences révolutionnaires et robespierristes qu’allaient être faites les élections de Paris. La Gironde était comme éliminée du