Page:Jaurès - Histoire socialiste, III.djvu/551

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Et plus peut-être que tout autre Allemand, il avait appelé l’Allemagne à entrer dans les voies de la France.

« Connaissez-vous vous-mêmes », criait-il en 1789 aux Allemands qui gardaient envers la Révolution naissante une attitude énigmatique.

Wieland.
(D’après un document de la Bibliothèque Nationale.)


« La France s’est donné la liberté. C’est le plus haut fait du siècle et qui va jusqu’à l’Olympe. Et toi, ô Allemagne, seras-tu assez misérablement bornée pour le méconnaître ? Et ton regard ne saura-t-il percer le brouillard et la nuit ? Parcours les annales du monde et trouve si tu le peux quelque chose qui approche de ce qui s’accomplit là-bas. Ô destin ! Les Français sont maintenant nos frères ; et nous ? Ah ! j’interroge en vain : vous restez muets, Allemands ! Que signifie votre silence ? Est-ce la tristesse de la douleur impuissante et résignée ? Ou bien annonce-t-il une transformation prochaine ? Ainsi le calme profond annonce parfois la tempête qui va se déchaîner en