liberté de penser. C’est seulement pour notre bien que vous nous la ravissez,
que vous l’enlevez de nos mains comme aux enfants un jouet dangereux. Vous nous faites peindre en couleurs de feu, par des journalistes qui
sont à vos ordres, les désordres que suscitent les esprits échauffés, divisés
par le conflit des opinions.
Vous nous montrez, à ce propos, un peuple naturellement doux, tombé à une fureur de cannibales, qui a soif de sang et non
plus de larmes, qui va assister à des supplices plus avidement qu’il n’allait
naguère au spectacle ; vous nous montrez comment il promène en triomphe
et parmi des chants de joie les membres déchirés de citoyens dégouttants
encore et fumants, comment ses enfants jouent avec les têtes en guise de
toupie. Oui, voilà ce que vous dites. Voilà par quels tableaux vous prétendez
nous effrayer. Et nous, nous ne voulons pas vous rappeler des fêtes bien plus