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Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/265

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le jour où ces rebelles voulurent m’envoyer à la guillotine, qui leur fit faire tant d’instances pour m’obtenir la grâce de parler pour ma défense ou le salut public, toutes les fois que le président rolandin me faisait descendre de la tribune, après m’y avoir retenu des heures entières, qui leur fît appuyer de toutes leurs forces les motions que je faisais pour le rétablissement de l’ordre et les intérêts de l’État !


(D’après une estampe de la Bibliothèque Nationale.)


« Depuis le jugement de Louis XVI, tout a changé de face, tous les rangs sont confondus ; mes sujets de la Montagne ne sont pas seulement devenus indociles, mais incivils ; ils ne veulent plus entendre parler ni des devoirs de la subordination, ni des devoirs de la bienséance. Croira-t-on, que sans aucun égard pour mon rang et mes dignités, tous mes gardes du corps vinrent impoliment, mardi dernier, me tendre la main, pour me demander leur mois, en me menaçant de me faire assigner si dans les vingt-quatre heures ils n’étaient payés de leur solde ? Croira-t-on qu’après m’avoir parlé chapeau sur la tête, et m’avoir tenu debout près d’un quart d’heure, mon capitaine des