Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/935

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cret du 20 septembre, « le Conseil général de la Commune, vu l’article 8 de la loi du 29 septembre dernier qui lui enjoint de fixer le maximum ou le plus haut prix de salaires, gages, main-d’œuvre et journées de travail :

« Ouï le procureur de la Commune, a arrêté le maximum des objets ci-dessous énoncés ainsi qu’il suit :

« Dénomination des ouvriers, journaliers, etc., etc., suivant la diversité des saisons, prix de leur journée résultant du maximum fixé par la loi du 29 septembre 1793, avec ou sans nourriture :

« Maçons, charpentiers, menuisiers, plâtriers, plafonneurs, charrons, tonneliers et sabotiers, du 1er novembre au 1er mars, 1 livre 12 sous, sans nourriture ; du 1er mars au 1er novembre, 1 livre 18 sous, sans nourriture.

« Grosse manœuvre : Pendant les mois de septembre, octobre, novembre, 1 livre 5 sous, sans nourriture ; en décembre, janvier et février, 1 livre, sans nourriture ; en mars, avril, mai, juin, juillet et août, 1 livre 10 sous sans nourriture.

« Petite manœuvre : Du 1er octobre au 1er mars, 10 sous, sans nourriture ; du 1er mars au 1er octobre, 12 sous, sans nourriture… »

De même, le tableau spécifie, avec un détail extrême, tantôt les prix à la journée, tantôt les prix à la façon pour les charrois et transports, pour les travailleurs de terre. Ceux-ci auront, du 1er septembre au 1er décembre, 1 livre 4 sous ; du 1er décembre au 1er mars, 1 livre ; du 1er mars au 1er septembre, 1 livre 10 sous, les trois prix ci-dessus seront payés sans soupe ; lorsque l’on donnera la soupe, il en sera distrait 4 sous ; lorsque les journaliers seront employés à faucher, moissonner et dépiquer, ils seront nourris en sus du prix ci-dessus.

Les femmes occupées aux travaux de la terre du 1er septembre au 1er mars, 9 sous et la soupe ; du 1er mars au 1er septembre, 12 sous et la soupe. Lorsque la soupe ne sera pas donnée, il sera payé à l’ouvrière 3 sous en supplément. Les journées commenceront au lever du soleil et finiront au coucher, tant pour les hommes que pour les femmes.

Pour la façon des sarments, des jougs, pour la façon des outils ruraux, les salaires sont fixés aussi.

Voici maintenant les salaires des fabriques de laine :

Les trieuses, 7 sous 6 deniers, et ensuite, pour le peignage, battage, tirage, pour la filature, le cordage, le foulonnage, le roquetage, le moulinage, l’emborinage, l’ourdissage, le tissage, pour l’apprêt, pour toutes les opérations si variées du travail de la laine, du coton et du fil, toute une série de prix de façon qui n’auraient de sens pour le lecteur que s’il était possible de les ramener avec quelque exactitude à des prix de journée.

Les garçons moulineurs reçoivent par jour 1 livre 10 sous. Les enfants aides-moulineurs, 13 sous 6 deniers. Les salaires industriels sont, comme on