Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/178

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la forme qu’elle jugea convenable et se composa de onze membres à qui revint l’initiative des projets d’embellissement de Paris ; la loi du 19 vendémiaire an III (10 octobre 1794) ordonnant la reprise de la vente des biens nationaux prescrivit, en effet, au bureau des domaines de Paris de ne « procéder à la vente d’aucun immeuble que d’après un avis de la commission des artistes » (art. 2) ; sur un rapport de Ramel, ministre des Finances, le Directoire supprima cette commission par arrêté du 11 germinal an V (31 mars 1797). L’insertion dans les actes de vente de biens nationaux de la clause dont il a été question plus haut fut (Nomenclature, de Beck ; Recueil des clauses connues sous le nom de « Réserves domaniales », et Archives de la Seine, sommiers des ventes des biens nationaux) l’origine, en l’an VII, — vente, le 14 vendémiaire an VI (5 octobre 1797), du couvent des Filles-Dieu — de la rue du Caire. De même nous trouvons, dans le 4e en l’an V, — vente, le 8 prairial (27 mai 1797), du cloître des Blancs-Manteaux — la partie de la rue des Guillemites entre la rue des Blancs-Manteaux et la rue des Francs-Bourgeois ; dans le 5e, en l’an VI, la rue du Val-de-Grâce — vente, le 8 thermidor an V (26 juillet 1797), du couvent des Carmélites — et la rue des Ursulines — ventes, les 9 et 11 ventôse an VI (27 février et 1er mars 1798), de lots dépendant du couvent de ce nom ; dans le 6e, en l’an VI, — ventes, les 13 ventôse an V (3 mars 1797) et 1er brumaire an VI (22 octobre 1797), de lots du couvent des Grands-Augustins — la rue du Pont-de-Lodi et — ventes, le 21 thermidor an V (8 août 1797), du couvent des Carmes déchaussés et, le 25 pluviôse an VI (13 février 1798), d’un lot dépendant du couvent des religieuses de Notre-Dame-de-Consolation ou du Cherche-Midi — la partie de la rue d’Assas entre la rue du Cherche-Midi et la rue de Vaugirard ; enfin, conformément à la loi du 27 germinal an VI (16 avril 1798), la partie de la rue d’Assas, qui devait s’appeler d’abord rue de l’Ouest, entre la rue de Vaugirard et l’avenue de l’Observatoire, ouverte sur l’enclos des Chartreux, puis l’avenue de l’Observatoire, entre l’Observatoire et la rue d’Assas ; dans le 8e, en l’an III, la rue Montaigne ; en l’an VII, la rue Marbeuf, sur l’emplacement d’un chemin déjà existant, la ruelle des Marais ; dans le 10e, en l’an V, la rue de la Fidélité — ventes avec clause à cet égard, les 28, 29 vendémiaire, 27 brumaire et 4 frimaire an V (19 et 20 octobre, 17 novembre et 24 novembre 1796), du couvent de la Charité — et, en l’an VII, la rue Sibour, anciennement rue de la Fidélité, ouverte sur un terrain provenant de la fabrique Saint-Laurent.

Les cimetières parisiens constituaient des foyers d’infection ; la plupart étaient livrés à l’exploitation éhontée des entrepreneurs de sépulture. On se préoccupa de modifier cette situation et il fut un instant question de substituer l’incinération des corps à leur inhumation : en l’an VII, un « rapport officiel sur les sépultures publiques » dont on trouve un extrait dans la Revue rétrospective, de M. Paul Cottin (t. III, p. 87), proposait la construction à Montmartre d’un four crématoire avec columbarium. C’est juste avant la fin