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le Conseil prononça « l’ajournement indéfini ». Pendant l’an V (1796-97), les deux premières écoles centrales de Paris eurent « environ chacune 300 élèves » (Ibid., t. IV, p. 349) d’après un compte rendu sur l’an V précédemment cité à propos des écoles primaires, ainsi qu’un rapport sur l’an VI, d’après lequel les trois écoles centrales de Paris comptaient à cette époque « environ 520 élèves » (Ibid., t. IV, p. 735). Suivant les renseignements fournis par l’Almanach national, il y avait 74 écoles en exercice dans le reste de la France actuelle.

Celle de l’Ain, à Bourg (voir l’étude citée plus haut de J. Buche), fut inaugurée le 1er nivôse an V (21 décembre 1796).

D’après le bulletin de la Société d’agriculture du Gers déjà mentionné à propos de l’enseignement primaire, celle d’Auch comptait, au début de l’an VII (automne 1798), « une centaine d’élèves » ; il y avait, « près de cette école, un pensionnat entrepris et dirigé par deux professeurs », c’est-à-dire une possibilité d’internat.

Dans l’Indre, à Châteauroux, l’école, au début de l’an V (fin 1796), ouvre avec trois cours seulement ; ce ne fut que dans le courant de l’an VII (1799) qu’on pourvut, non à toutes, mais à quelques-unes des chaires vacantes ; le 8 nivôse an V (28 décembre 1796), il y avait 24 élèves. Un pensionnat ayant été organisé « moyennant une rétribution de 425 francs par an et par élève », il comptait 20 élèves en brumaire an VII (novembre 1798), ce qui porta le nombre des élèves de l’école centrale « à une cinquantaine environ » (La Révolution française, revue, t. XXXIII, p. 241).

Celle du Loir-et-Cher fut établie à Vendôme où l’ancien collège avait persisté ; mais si le nombre des pensionnaires avait été de 130 à la fin de 1792, de 110 en juin 1793, de 70 seulement à la fin de cette dernière année, il était tombé à 18 en l’an III, par suite de l’élévation du prix de pension motivée par la dépréciation du papier-monnaie. Le règlement de l’école centrale fut arrêté le 3 thermidor an IV (21 juillet 1796) et deux anciens professeurs du collège ayant, en vertu d’une décision municipale du 24 brumaire an V (14 novembre 1796) approuvée par le ministre des Finances le 12 germinal suivant (1er avril 1797), obtenu d’acheter le matériel du collège, ouvrirent un internat dont les pensionnaires suivaient les cours de l’école centrale qui fut bientôt prospère. (Ch. Métais, ouvrage cité au sujet de l’enseignement primaire).

L’école des Hautes-Pyrénées, inaugurée officiellement à Tarbes le 15 fructidor an IV (1er septembre 1796), « devait déjà être en activité avant » cette inauguration (Canet, Essai cité plus haut, p. 38) ; elle parvint à se maintenir malgré certaines difficultés matérielles, malgré surtout la concurrence de ceux que, le 20 brumaire an VII (10 novembre 1798), le président de l’administration départementale appelait « ces spéculateurs avides qui voudraient étouffer dans les jeunes cœurs le germe précieux des vertus républicaines » (Ibidem, p. 59-60).