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Par la loi du 29 germinal an III (18 avril 1795), avaient été réglementées, en partie pour le service des armées, les Écoles vétérinaires de Lyon et d’Alfort qui existaient avant la Révolution ; seulement la dernière était, par une décision sur laquelle on devait revenir, transférée à Versailles.

La loi du 10 germinal an III (30 mars 1795) organisa, dans l’enceinte de la Bibliothèque nationale, l’École des langues orientales, avec des chaires d’arabe, de turc, de tartare, de persan et de malais. Ce fut aussi dans l’enceinte de la Bibliothèque que la loi du 20 prairial an III (8 juin 1795) établit des cours sur les médailles, pierres gravées, inscriptions antiques, sur l’histoire, l’art, les mœurs, costumes et usages de l’antiquité.

Déjà décidé en principe en novembre 1793, l’Institut national de musique devenu le Conservatoire de musique — la déclamation n’a été ajoutée que plus tard — fut organisé le 16 thermidor an III (3 août 1795), pour enseigner la musique à 600 élèves des deux sexes pris, proportionnellement à la population, dans tous les départements. Les inspecteurs chargés de l’administration furent tout d’abord des musiciens tels que Gossec, Grétry, Lesueur, Méhul et Cherubini. Le Directoire, en 1796, mit Sarrette à la tête de l’établissement.

Après la suppression des Académies en 1793, il avait été admis que les cours dépendant des sociétés supprimées seraient continués jusqu’à l’organisation de l’instruction publique. C’est ainsi que les écoles de peinture (Magasin encyclopédique, 1793, t. IX, p. 107) et de sculpture d’une part, d’architecture de l’autre, bientôt réunies, et devenues l'École des Beaux-Arts, subsistèrent sous leur ancienne forme et avec les mêmes professeurs dans les locaux qu’elles occupaient au Louvre. De même existaient encore en l’an VII à Dijon, Châlons-sur-Marne, Toulouse et Lyon, « comme écoles spéciales provisoirement conservées », des « écoles de peinture, sculpture, architecture » antérieures à la Révolution (rapport de Daubermesnil à la séance du Conseil des Cinq-Cents du 3 vendémiaire an VII-24 septembre 1798, Moniteur du 7 et du 8 vendémiaire). De plus, le titre V de la loi du 3 brumaire an IV conservait l’École de Rome pour les peintres, sculpteurs et architectes désignés par l’Institut et, au début de l’an VII (fin septembre 1798), le Directoire décidait que le peintre Suvée nommé directeur rejoindrait sans tarder son poste.

Les sourds-muets et les aveugles de naissance n’avaient pas été oubliés : la loi du 16 nivôse an III (5 janvier 1795) maintint les deux établissements de Paris et de Bordeaux précédemment établis pour l’instruction des sourds-muets ; elle attribua à celui de Paris les bâtiments qu’il occupe aujourd’hui et créa dans chacun 60 places gratuites. De même, dans l’Institut déjà créé pour les aveugles de naissance, la loi du 10 thermidor an III (28 juillet 1795) institua 86 places gratuites — une par département.

Certaines des écoles dont il vient d’être question, rentraient dans le