Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/214

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nationale ; pour l’histoire naturelle, le Muséum, si heureusement transformé le 10 juin 1793, agrandi dans notre période par les lois du 21 frimaire an III (11 décembre 1794) et du 17 prairial an IV (5 juin 1796), que le manque de ressources fit rapporter sauf en ce qui concernait les terrains réunis et ceux pour la réunion desquels toutes les formalités étaient accomplies ; pour l’économie rurale, une chaire, dont le titulaire était Thouin, au Muséum. Pour la géométrie et la mécanique, s’il n’y eut pas d’enseignement particulier, avait été créé par la loi du 19 vendémiaire an III (10 octobre 1794) le Conservatoire des Arts et Métiers, où des collections de machines, d’outils, de dessins et de livres et des cours techniques devaient être organisés ; la loi du 22 prairial an VI (10 juin 1798) finit, après beaucoup d’hésitations du Conseil des Cinq-Cents, par lui attribuer le bâtiment qu’il occupe toujours et dont il prit possession le 12 germinal an VII (1er avril 1799). Enfin, en l’an VII (1799), fut établie à Giromagny « l’École pratique pour l’exploitation et le traitement des substances minérales », origine de l’école de Saint-Étienne.

Pour la seule catégorie des sciences politiques, rien ne fut organisé. Les écoles de droit n’étaient prévues nulle part : la législation, enseignée dans les écoles centrales à un point de vue élémentaire, avait été réservée à cette école des sciences politiques à un point de vue plus complet ; à Paris, deux établissements privés, l’« Académie de législation » et l’ « Université de jurisprudence » cherchèrent à suppléer à cette lacune ; en province, grâce également à des initiatives particulières, un enseignement juridique plus ou moins développé fut donné à Nancy, Toulouse, Angers, Poitiers et Rennes (Liard, l’Enseignement supérieur en France, t. II, p. 39j. Il ne faut pas oublier que le Collège de France fut conservé par la loi du 25 messidor an III (13 juillet 1795) ; il compta dans notre période dix-huit chaires, dont on trouve l’énumération dans l’Almanach national.

Enfin, le 1er vendémiaire an IV (23 septembre 1795), la Convention accordait une subvention de 60 000 livres au Lycée des arts, établissement où son fondateur, Charles Désaudray, avait organisé des cours publics pour propager les connaissances utiles. Après l’incendie, le 25 frimaire an VII (15 décembre 1798), du cirque construit en 1787 au milieu du jardin du Palais-Royal, où il était installé, cet établissement, sans retrouver son ancienne vogue, rouvrit le 15 prairial an VII (3 juin 1799) à l’Oratoire, rue Saint-Honoré, où avait eu lieu auparavant la tentative d’un cours gratuit, fait sur l’agriculture, le commerce, la technologie, la philosophie et les sciences (Moniteur du 3 vendémiaire an VI 1-24 septembre 1798) par Jacob Dupont, l’athée dont a parlé Jaurès (t. IV, p. 1467). Il y eut d’autres établissements libres de ce genre, en particulier le « Lycée républicain », qui ne méritait guère son épithète, de Laharpe, et le « Lycée des Étrangers ».