Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

six cantons du Cher parmi lesquels Saint-Amand, se réunissait une fois par mois ; le bureau central tenait ses séances une fois par décade à Meillant où une ferme modèle était exploitée sous les yeux de la société, ainsi qu’un enclos de 12 grands arpents — un peu plus de 6 hectares — qu’elle appelait son « champ d’expériences ». C’est là qu’eut lieu l’expérience des charrues signalée plus haut. Le 24 thermidor an V (il août 1797), était réorganisée la société libre d’agriculture du Gers ; puis vinrent les sociétés de Châlons-sur-Marne, de Bourges (la seconde du département du Cher qui était le seul dans ce cas), etc. Le 19 prairial an VI (7 juin 1798), d’anciens membres de la société de Paris se réunirent et se formèrent en Société libre d’agriculture ; le 16 pluviôse an VII (4 février 1799). fut arrêté le règlement. Le Rédacteur du 13 floréal an VII (2 mai 1799) comptait en tout 40 de ces sociétés, dont 35 pour le territoire actuel de la France.

Les diverses parties de l’agriculture furent l’objet de la sollicitude du gouvernement. La loi du 12 fructidor an II (29 août 1794) permit « à tous particuliers d’aller ramasser les glands, les faînes et autres fruits sauvages dans les forêts et bois qui appartiennent à la nation ». Furent, aussi sous la Convention, rédigées et répandues en l’an III (1795), par les soins de la commission de l’agriculture et des arts, des instructions sur la culture de la betterave, de la carotte, des choux, de l’œillette, du navet, du panais, sur la conservation et l’usage de la pomme de terre, sur la culture et les avantages des légumineuses, sur les moyens de reconnaître la bonne qualité des graines les plus utiles, etc. La loi du 20 messidor au III (8 juillet 1795), augmenta le nombre des gardes champêtres, décidant qu’il y en aurait au moins un par commune rurale. La loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795), sur l’organisation de l’instruction publique, dans son titre v, confiait à l’Institut le soin de nommer « tous les ans au concours vingt citoyens chargés de voyager et de faire des observations relatives à l’agriculture », et, dans son titre vi, établissait, le 10 messidor (fin juin), la fête annuelle de l’Agriculture dont l’arrêté du 24 prairial an IV (12 juin 1796) et surtout la circulaire du 21 ventôse an VII (11 mars 1799) firent une sorte de concours agricole. Par la loi du 10 vendémiaire an IV (2 octobre 1795), qui organisait les ministères conformément à la Constitution de l’an III, l’agriculture, le commerce et l’industrie étaient, avec les travaux publics et l’instruction publique, placés dans les attributions du ministre de l’Intérieur ; celui-ci organisa trois conseils consultatifs, l’un pour l’agriculture, l’autre pour les arts et manufactures et le troisième pour le commerce. Comme sous la Convention, des instructions furent publiées, notamment sur la culture du maïs et du blé, sur le vertige du cheval et la clavelée des moutons. Nous trouvons des circulaires ministérielles, le 24 pluviôse an IV (13 février 1796) et le 13 floréal an V (2 mai 1797) de Benezech, le 20 ventôse an VII (10 mars 1799) de François (de Neufchâteau), pour l’échenillage et la destruction des hannetons et des vers blancs ; le 9 fruc-