Page:Jaurès - Histoire socialiste, VI.djvu/293

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occupe, l’état de guerre fait que le commerce français est bloqué, paralysé mais cette paralysie n’est pas encore devenue un système, et nous nous trouvons sous un régime bâtard où il est infiniment difficile, sinon impossible, de relever une direction générale.

Ce que nous notons, ce sont des efforts nombreux, variés, émanant du monde du commerce pour organiser la vie commerciale ; ce que nous sentons, c’est l’appui donné par le gouvernement à la bourgeoisie commerçante, aux capitalistes négociants pour instaurer un régime commercial et industriel selon des principes conservateurs. Quant aux chiffres, nous pouvons donner les suivants qui, d’une façon générale, indiquent l’ensemble des échanges commerciaux de 1802 à 1808[1] :

En 1802. 790 millions dont 325 millions d’exportations.
1803. 777 _ 347 _
1804. 821 _ 380 _
1805. 867 _ 375 _
1806. 933 _ 456 _
1807. 769 _ 376 _

Voici maintenant le « relevé des valeurs importées de l’an VIII à 1809 inclusivement des diverses denrées et marchandises ci-après désignées[2].

C’est l’état de guerre avec la Grande-Bretagne qui, avant toute autre cause, paralysait le commerce extérieur et le développement de l’industrie. Or, après la paix d’Amiens, il paraissait qu’un traité de commerce pourrait intervenir qui rétablirait la prospérité, et Andréossy eut mission de négocier dans ce sens à Londres ; mais ce traité, que les Anglais désiraient profondément, ne fut pas conclu[3]. Du côté de l’An-

  1. Histoire générale, Lavisse et Rambaud, IX, 412.
  2. Archives nationales AFiv, 1061. Tableau ci-contre.
  3. Voir supra pp. 126 et seq.