Page:Jaurès - Histoire socialiste, VII.djvu/103

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la société pour le placement des jeunes apprentis. Le clergé ne demeurait pas inactif : il fondait la société la Solitude pour les femmes condamnées et la Providence de saint Joseph pour les jeunes détenus qui y apprenaient le travail.


(D’après un dessin original de la Bibliothèque Nationale.)


Mais ce furent des tentatives vaines que cet effort pour fournir, aux ouvriers travaillant et à ceux que surprenait la misère, la preuve de la sollicitude royale. Que cet effort fût sincère ou cachât une arrière-pensée, il importait peu. Les ouvriers usaient, comme on vient de le voir, des formes nouvelles que la philanthropie politique leur destinait, mais n’étaient pas gagnés. À ce moment, ils sont isolés, sans lien, brisés par le travail, privés surtout d’instruction, encore plus de droits, mais ils vont former l’élite vaillante de toutes les associations qui prépareront, même par une immolation en apparence inutile, des jours meilleurs. C’est parmi eux que les sociétés secrètes vont recruter leurs adhérents : à vrai dire, la République ne leur apparaissait pas encore. Il est curieux que, à vingt-cinq années de la Révolution et quand