Page:Jaurès - Les Preuves.djvu/294

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lui avaient assigné, et qu’il serait considéré à l’État-Major allemand comme un officier en mission en France.

La promesse lui fut faite, en outre, qu’en cas de guerre il prendrait immédiatement rang dans l’armée allemande.

Dreyfus accepta ces conditions et la trahison commença : elle dura jusqu’au jour où le traître fut arrêté.


LETTRE IMPÉRIALE

Ce préambule était nécessaire à ce qui va suivre : Une des fameuses pièces secrètes est une lettre de l’empereur d’Allemagne lui-même.

Elle fut dérobée, photographiée et replacée où elle avait été prise.

Dans cette lettre adressée à M. Munster, Guillaume II nommait tout au long le capitaine Dreyfus, commentait certains renseignements et chargeait l’agent de l’ambassade communiquant avec lui d’indiquer au traître les autres renseignements à recueillir, nécessaires à l’État-Major allemand.

Telle est l’origine de la principale « pièce secrète ».

Nous possédions depuis longtemps une version qui nous aurait été fournie par une personnalité militaire des mieux placées pour être admirablement informée, analogue à celle que nous publions aujourd’hui en toute certitude.


CONFIRMATION

Nous avons tenu, d’ailleurs, à nous entourer de toutes les garanties possibles avant de livrer ces importantes révélations au public, bien, encore une fois, que la source d’où elles émanent soit des plus autorisées.

Un attaché militaire étranger à qui nous les avons soumises nous a déclaré ce qui suit :

« ― J’ignorais les détails extrêmement curieux que vous possédez sur les relations de Dreyfus avec le haut État-Major allemand : mais ce que je sais du fond de l’affaire y correspond admirablement. De même que la plupart de mes collègues attachés militaires des puissances étrangères, j’ai entretenu