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Page:Javal - Entre Aveugles, 1903.pdf/53

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PROPRETÉ, HYGIÈNE, SANTÉ

avec des haltères. Surtout les jours où le mauvais temps ne permet pas la sortie à pied ou en tricycle, les exercices gymnastiques de ce genre me paraissent très recommandables. Le profond ennui qui les fait si souvent abhorrer par les voyants ne devrait pas en détourner l’aveugle qui, au contraire, dans ses heures de solitude, peut y trouver une occupation éminemment salutaire.

La gymnastique de chambre, antidote de l’immobilité presque absolue où il vit, me paraît tout à fait indiquée pour l’aveugle ; il n’en fera jamais trop : il faut l’encourager à en faire assez.

Pour les médicaments, surtout ceux à prendre la nuit, il est bon que l’aveugle puisse se les administrer lui même sans erreur, et c’est possible. Par exemple, je prends souvent en me couchant des pilules de calomel : au lieu d’en avoir à différentes doses, je les fais faire à 0,01 centigramme, pour n’avoir qu’à en prendre plusieurs dans la même boîte, en cas de nécessité. J’ai également, toujours dans la même boîte, d’autres pilules que leur grosseur ou leur dureté ne m’expose pas à confondre avec les précédentes.

En cas d’insomnie, il m’arrive de temps à autre de prendre une ou deux cuillerées de sirop de chloral. À cet effet, j’ai toujours, sur ma table de nuit, deux petits flacons contenant chacun la valeur d’une cuillerée ; il m’est impossible, en effet, de mesurer sans aide la quantité à prendre dans