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VIII

MONTRES ET PENDULES


Depuis que j’ai l’âge d’homme, pendant quarante ans, j’ai toujours eu présente à l’esprit cette maxime de Franklin : « Le temps est l’étoffe dont la vie est faite. » Cette étoffe, jamais je ne la gaspillais, j’en utilisais les moindres fausses coupes. Aussi, malgré ma nuit perpétuelle où, bien souvent, s’impose soit l’inaction, soit l’impossibilité d’échapper à des conversations importunes, j’ai gardé la manie de savoir l’heure, et ce besoin, peut-être maladif, sera mon excuse de consacrer un chapitre à cette question.

Il existe des montres sans verre et dont le boîtier s’ouvre en pressant sur un bouton. Ces montres, d’un type très courant, sont modifiées à l’usage des aveugles, par l’addition de douze petites chevilles métalliques fixées sur le tour du cadran, en regard de chaque chiffre. En tâtant, il est facile de