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ENTRE AVEUGLES

l’aveugle se fait conduire par un fiacre à la gare de départ, où il se met avec ses bagages entre les mains d’un facteur. J’en connais un qui, s’il doit s’arrêter dans une ville inconnue, se fait précéder par une lettre adressée au chef de gare, par laquelle il annonce l’heure de son arrivée, et demande à être attendu sur le quai par un homme d’équipe chargé de le conduire à l’omnibus de l’hôtel où il veut descendre.

En cours de route, il paraît imprudent de recourir aux bons offices de voyageurs, à moins que ceux-ci, ainsi que cela arrive assez fréquemment, surtout lorsqu’on voyage en troisième classe, ne s’offrent spontanément. Le seul service qu’on doive leur demander est d’être mis par eux entre les mains d’un homme d’équipe, qui, pour une pièce blanche, fera généralement preuve de toute la complaisance nécessaire. C’est en procédant ainsi que M. Hauptvogel est venu de Leipzig à Paris par les trains omnibus, sans manquer aucun changement de voiture aux bifurcations, ce qui est la principale difficulté.

Il existe quelques hôtels habitués à la clientèle des aveugles : par exemples à Paris la maison meublée, 4, rue Bertrand, tout près de l’Institution, et à Londres la pension de famille de Miss Blott, 30, Saint-Charle’s square, Northkensington W.

Quand l’aveugle arrive dans un hôtel quelconque, il fait bien de saisir un prétexte pour donner dès le début des pourboires assez larges à ceux des do-