Page:Jay - Le Pessimisme wagnérien, 1896.djvu/14

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PRÉFACE

Un de mes amis, en villégiature sur les bords du Léman, entra, un jour, par mégarde, dans un temple wagnérien. C'était une brasserie obscure où les fidèles consommaient une fraîche bière bavaroise en célébrant, à tour de rôle, la gloire du dieu. L'étranger, qui avait soif, se fit servir la « coupe blonde et mousseuse au fond de laquelle sommeille le génie allemand, » Il but, puis prêta l'oreille. A chaque verset du psaume : « Nous vous louons, Seigneur », un sourire silencieux, entrouvrait ses lèvres railleuses. Soudain, le chœur des sectaires, interrompant l'office, se leva et fondit sur