’étrange voyage ! Il avait si bien
commencé cependant ! Pour ma
part, je n’en fis jamais qui s’annonçât
sous de plus heureux auspices.
La Provence est un transatlantique
rapide, confortable, commandé par
le plus affable des hommes. La société
la plus choisie s’y trouvait
réunie. Des relations se formaient, des divertissements
s’organisaient. Nous avions cette
impression exquise d’être séparés du monde,
réduits à nous-mêmes comme sur une île inconnue,
obligés, par conséquent, de nous rapprocher
les uns des autres.
Mais un dernier lien subsiste entre ce monde dont on se croit affranchi et la petite île flottante, lien qui ne se dénoue que peu à peu, en plein océan.
À cinq cents milles des côtes françaises, par une journée orageuse, le télégraphe sans fil nous transmettait une dépêche dont voici la teneur :