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ne veulent pas nodum in scirpo quaerere suivant le proverbe. — J’ai eu outre cela de temps en temps certains petits démêles particuliers dont je me crois être toujours tiré avec honneur. Tel était celui qui durait pendant quelque temps entre Mr. le chevalier Renan très poli adversaire et moi sur un point de la manœuvre des vaisseaux. Un autre que j’avais avec Mr. Jurin sur un principe hydraulique. Encore un autre avec Mr. Brook-Taylor sur une formule différentielle de Mr. Cotes à intégrer que celui-là avait proposé en défi à tous les mathématiciens non Anglais. Item avec Mr. Keil, violent agresseur, sur différentes matières, prétendant entre autres que je ne devais pas publier les fautes que j’avais découvertes dans les ouvrages de Mr. Newton. De plus un anonyme Anglais, avec lequel j’eus de longues contestations sur les courbes trajectoires réciproques ; mais l’ayant enfin réduit au silence j'ai su que mon inconnu était Mr. Pemberton, éditeur de la troisième édition des principes de Newton avec plusieurs changemens ou plutôt falsifications. J’eus aussi à soutenir les insultes de Mr. le C. Ricatti italien, sur la figure des orbites planétaires. Enfin Mr. Herman lui-même, quoique mon compatriote, se crut en droit de me harceler quelque fois, et le plus souvent pendant qu’il était professeur à Francfort sur l’Oder, mais il reconnut son tort avant que de mourir. »


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