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PRÉFACE


Jean Calvin naquit le 10 juillet 1509, à Noyon, en Picardie, et mourut à Genève le 27 mai 1564. C’est, semble-t-il, dans les premiers mois de l’année 1534 qu’il se convertit à la vérité évangélique et donna son cœur à Dieu[1].

Tout aussitôt, il voulut travailler à défendre et à répandre ses nouvelles convictions. C’est ce désir qui lui fit composer l’Institution de la religion chrétienne. Comme le latin était alors la langue des chancelleries et des savants, il écrivit dans cette langue. La première édition parut à Bâle, en 1536. Elle portait ce titre : « Christianœ religionis institutio totam fere pietatis summam et quicquid est in doctrina salutis cognitu necessarium complectens : omnibus pietatis studiosis lectu dignissimum opus, ac recens editum. Praefatio ad christianissimum regem Franciœ qua hic ei liber pro confessione fidei offertur. Joanne Calvino Noviodunensi autore. Basileœ, MDXXXVI ; » c’est-à-dire : « Institution de la religion chrétienne, renfermant presque toute la somme de la piété et tout ce qu’il est nécessaire de connaître de la doctrine du salut. Ouvrage nouvellement publié et très digne d’être lu par tous ceux qui aiment l’étude de la piété. La préface, adressée au roi très chrétien de France, lui présente ce livre comme confession de foi. Par Jean Calvin, de Noyon. Bâle, 1536. »

Cette première rédaction ne répondait pas suffisamment au désir de Calvin. De là l’édition remaniée et augmentée qu’il publia à Strasbourg, en 1539, et à laquelle il donna ce titre significatif : « Institutio religionis Christianse nunc vere demum titulo suo respondens. » (« Institution de la religion chrétienne répondant enfin réellement à son titre. ») Toutefois l’ouvrage n’acquit sa forme définitive que dans l’édition de Genève 1559. Ces deux dernières éditions ont été souvent reproduites du vivant de Calvin. Nous venons de parler de l’Institution dans sa forme latine ; parlons maintenant de sa forme française.

  1. Voir ce que dit M. Charles Dardier dans l’Encyclopédie des sciences religieuses, publiée par M. le professeur F. Lichtenberger, tom. 2 (Paris, 1877), pag. 521-582.