Page:Jean Chrysostome - Homélie en faveur d’Eutrope, 1889.djvu/22

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bouclier, elle l’a reçu sous ses propres ailes, elle l’a mis à l’abri de tout danger, elle n’a pas voulu se souvenir de sa conduite passée, et lui a ouvert son sein avec une inépuisable tendresse. C’est là le plus beau des trophées, la plus éclatante des victoires ; l’Église confond les Gentils, elle couvre les Juifs de honte, elle montre sa face resplendissante de lumière, elle qui, maîtresse de son ennemi, l’épargne, et quand tout le laisse dans l’abandon, seule, comme une tendre mère, le cache dans son sanctuaire, s’interpose entre la colère du roi, entre l’indignation du peuple et les transports de sa fureur : voilà ce qui honore l’autel. Quel honneur, dites-vous, qu’un anathème, qu’un avide ravisseur vienne embrasser l’autel ? Ah ! ne parlez pas ainsi, vous qui savez que la prostituée, la prostituée maudite et impure, a baisé les pieds du Christ ; et loin d’en faire à Jésus un