Page:Jean Chrysostome - Homélie sur le retour de l’évêque Flavien, 1853.djvu/30

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l’auteur de tous les désordres. Il voulait par son attitude, par ses regards, par ses gémissements, faire incliner d’abord le prince vers la pitié, avant de lui parler pour nous. Car il ne reste aux coupables qu’une seule chance d’obtenir leur pardon, c’est de se taire et de ne pas ouvrir la bouche pour leur défense. Il désirait donc tout à la fois faire sortir un sentiment de l’âme de l’empereur et le remplacer par un autre, bannir la colère et ramener le calme, afin de préparer les voies au langage de l’apologie ; et ce fut en effet ce qui arriva. Comme Moïse, lorsque le peuple eut péché, se rendit sur la montagne et se tint muet jusqu’à ce que Dieu parla le premier et lui dit : « Laisse-moi faire, et j’exterminerai ce peuple ; » ainsi fit notre évêque.

L’empereur, le voyant pleurer et baisser les yeux vers la terre, s’avança le premier, et fit bien voir par son langage les sentiments que lui inspiraient les larmes du prêtre. Ses discours ne témoignaient ni la colère ni l’indignation, mais la tristesse ; ni l’emportement,