Page:Jean Darche, Le saint abbé Bourdoise, vol. 1, 1883.pdf/650

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réforme qu’il venait d’introduire. Il publia plusieurs calomnies, tendant à faire croire aux administrateurs que le Ministre était un homme qui visait à ses intérêts pro­pres, et qui, sous le prétexte de réformer l’Hôpital, vou­lait s’en rendre le maître, pour y placer sa Communauté. Vainement, des personnes prudentes et sages essayèrent de détromper ces administrateurs. Comme les premières impressions sont les plus fortes, ceux-ci hésitant sur le parti qu’ils devaient prendre, le Serviteur de Dieu, qui était venu au Saint-Esprit, par obéissance et pour faire le bien, se décida de laisser son poste à un autre. Ses vues étaient remplies. Tout était dans l’ordre, et il crut que la divine Providence ne lui suscitait ces embarras insurmontables alors, qu’afin qu’il continuât, sur une plus vaste échelle, l’œuvre de la Réformation Cléricale.

Du reste, l’excès de ses fatigues avait altéré sa santé. Il tomba bientôt dans une maladie de langueur qui le décida forcément à quitter ce poste laborieux. Il se retira, au commencement du carême de l’année 1625, laissant en sa place M. Raisin, lui promit de le venir voir et de l’ai­der de ses conseils, toutes les fois qu’il en aurait besoin. « J’ai été cinq à six mois, hors de la Communauté de Saint-Nicolas, écrivit-il alors à un ami, et j’y suis à pré­sent ; j’irai seulement quelquefois au Saint-Esprit, où j’ai laissé M. Raisin et quelques autres Prêtres de la Communauté, pour le seconder et pour instruire les jeunes Clercs qui se préparent au saint Ministère. »

Ainsi, Bourdoise comprenait que sa grande mission était d’instruire et former de dignes ministres de l’Evan­gile, et de les aider à acquérir la perfection de leur saint Etat. Il était intarissable sur ce point, et il voulait que les Prêtres, surtout, méditassent fréquemment ces pa­roles divines, qui s’entendent de tous les chrétiens :