Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/111

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gout de la félicité du poète, dont le ceur renferme un paradis toujours fleuri, toujours harmonieux, toujours brillant, séjour divin où son génie peut s’envoler, quand son enveloppe mortelle demeure dans les boues de la Pologne, dans les marais de la Hollande ou dans les steppes de la Sibérie.

Voluptueux habitants des villes, le présent peut-il vous offrir une seule minute comparable aux longs jours que le passé réserve aux amants vertueux ? vous dont le cæur endurci et rebelle aux flammes brúlantes de l’amour, ressemble au diamant qui ne peut être que vólatilisé, mais jamais fondu par le miroir ardent.


Les veilles du plaisir nous laissent le lendemain dans une disposition douce ; les rêves de l’imagination prennent alors plus d’empire sur notre ame que nos sentiments ; la musique et le mouvement de la danse retentissent en-