Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/146

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Personne n’a plus décrié la constitution de l’empire germanique, que les Allemands eux-mêmes : ce n’est que fort tard, et lorsqu’elle. n’existait plus, que nous avons commencé à nous réconcilier avec elle, et prononcé sur son cadavre l’élogé funèbre consacré par la- ságe aux empereurs, aux papes et aux académiciens. Cependant toutes les constitutions fortes, celles de la Grèce, de Rome et de l’Angleterre, par exemple, ont cela de commun avec la constitution allemande, qu’elles ont été critiquées avec amertume et attaquées avec violence par des écrivains qui vivaient sous leurs lois.

La guerre a plutot servi à nous faire con- naitre notre constitution qu’à nous l’enlever. Si l’on eût respecté les ténèbres qui environnaient son antique berceau, elle existerait encore ; car la guerre, qui tranche dans le vif et sonde les plaies des peuples, ressemble à l’ivresse et à la folie, qui, d’après Sénèque, mettent seulement nos fautes en évidence, et ne les produisent pas. L’éboulement de la con-