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Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/171

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ciel dès qu’ils savent en jouir. Les larmes de l’affliction ne sont que des perles d’une seconde eau, celles de la joie, au contraire, sont de la première : aussi, destin paternel, répands-tu les fleurs de la joie sur le berçeau de la vie, comme les nourrices qui parsèment de fleura la couche de l’enfance pour prolonger son sommeil !

Ah ! que cette philosophie qui nous refuse la joie et l’efface des desseins de la Providence, nous dise donc de quel droit les plaisanteries animées entrèrent dans notre vie fragile !


L’imagination par sa puissance peut changer la première guenille dont elle s’empare en une relique merveilleuse ; elle peut faire sortir d’une måchoire d’âne une source jaillissante : nos cinq sens ne lui fournissent que l’étoffe et les éléments de ses peines comme de ses plaisirs.