simple qu’une marchande de modes réclame un prix arbitraire de ces futilités que le luxe et le sexe rendent indispensables, et qui, changeant continuellement de noms et de formes, exigent bientôt de nous un nouveau tribut ; tandis qu’avec l’argent que dépense une femme du monde pour orner sa tête d’une manière convenable, l’on pourrait remplir celle de son mari de connaissances utiles.
Alphonse, roi de Naples, qui portait dans ses armes un livre ouvert (tant d’autres en possèdent de fermés !), fit la paix avec Cosme de Médicis, à la seule condition lui céderait une copie manuscrite de Tite-Live : ce monarque, lorsqu’il prenait des villes, se réjouissait plus des livres qu’il y trouvait que de toute autre conquête.
Dans le siècle où nous vivons, il s’est passé quelque chose de plus grand encore ; on a fait des conquêtes par des livres, par conséquent aussi pour des livres ; et les nourrissons des Muses ont également combattu pour le Parnasse et pour le trône.