Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/67

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jusqu’à ce que vous ayez versé vos dernières larmes ; oubliez le ciel et la terre, et prolongez cette céleste étreinte, Ah ! sitôt que vous serez séparés, cette vie épuisée n’a plus rien qui puisse vous attacher, elle n’a plus rien à vous offrir que le commencement d’une nouvelle existence.


Ottomar a toujours l’air d’un homme qui pense à un objet éloigné et qui maintenant ne semble que se reposer. S’il cueille les fleurs de la joie suspendues autour de lui, d’est que sa barque en fuyant les effleure et non qu’il les désire. Son langage muet est expressif, et ses yeux ont contemplé la mort, Il est toujours un zahuri[1] dont le regard plongeant à travers les prairies émaillées, perce les entrailles

  1. Les Espagnols appellent du nom de zahuri des hommes auxquels ils attribuent le pouvoir de voir les cadavres et les trésors que la terre recèle dans son sein.