Page:Jean Paul - Pensées, 1829.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Peut-itre est-il à craindre après un temps où les canons frappaient les heures, où brillaient les glaives, qu’un prince croie prendre e meilleur parti pour lui et pour son peuple, en organisant un état de guerre perpétuel, en appelant tous ses sujets sous les drapeaux, en convertissant tous les colléges en écoles militaires et en salles d’armes, de sorte qu’enfin la charrue et la plume, et tout l’attirail des muses, ne deviennent que les moteurs et lea ressorts d’une immense machine de guerre, et que lui-même ressemble au Grand-Seigneur, dont le couronnement se borne, comme tout le monde sait, à ceindre un sabre. Le prince qui penserait ainsi, devrait souhaiter et faire naitre une guerre éternelle, pour atteindre le but qu’il se propose par ces moyens et pour en doubler le nombre.


L’homme, surtout celui qui a le teint fleuri, prend si facilement le repentir pour la vertu,