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Page:Jean Paul - Sur l’éducation, 1886, trad. Favre.djvu/25

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ciens, que Jean-Paul présente à notre admiration, nous attire et nous subjugue, surtout lorsque nous sentons sous cette inaltérable sérénité la flamme de la passion. Ils ne formaient pas leur cœur aux douces et fortes émotions ces sublimes stoïciens de Port-Royal dont l’âme brûlait d’amour pour le vrai et le bien, pour l’humanité, et surtout pour ces petits, au service desquels ils consumaient leur vie et immolaient leur haute intelligence. L’amour divin leur faisait trouver de saintes voluptés dans la souffrance et la persécution. La joie d’élever des âmes à Dieu leur communiquait un zèle inépuisable, une force invincible.

C’est encore de la puissance de l’exemple que Jean-Paul attend les plus grands miracles. Il veut que, par le pur sentiment de l’admiration, la vie des héros du passé et du présent se transmette à l’âme pour y réveiller et faire grandir l’idéal. Il ne craint pas que la vie réelle désenchante ceux que des exemples glorieux ont exaltés ainsi. Ce saint enthousiasme est un feu divin qui a le pouvoir de tout transfigurer, de répandre sa pure flamme sur toute la vie pour en consumer tout ce qui est vil, et purifier tout ce qui est grand. Ceux qu’il inspire se reconnaissent et s’unissent par la passion du bien qui les rond formes et inébranlables dans le bien.

Jean-Paul appelle la véracité « la fleur même de la vie morale ». Les paroles que l’amour de la vérité lui a inspirées, nous semblent être l’écho affaibli de