Page:Jean Paul - Sur l’éducation, 1886, trad. Favre.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

autant de causes d'affaiblissement pour le maître, dont ils rapetissent l’œuvre. C’est à lui surtout qu’il faudrait dire toujours : « Sursum corda ! » Mais qu’il se le dise sans cesse à lui-même ! Qu’il ne laisse ni s’éteindre, ni languir la flamme divine qui consume en lui tout ce qui détruit l’harmonie de l’âme !

Est-il besoin de parler de moyens de répression, là où la liberté et la confiance font aimer la loi ? S’il n’y a point là de rebelles, il y a peut-être des paresseux qui cherchent des faux-fuyants pour excuser leur lâcheté ; des esprits tardifs à comprendra, en qui le sentiment de la responsabilité se développe trop lentement pour qu’il ne se produise pas quelques abus de la liberté ; des natures exubérantes, disposées à faire prévaloir leur absorbante personnalité aux dépens de colle d’autrui. Le maître qui s’est effacé dans le commandement s'efface de même dans la punition. Inaccessible à la colère qui veut se venger, il ne fera sentir dans la réprimande et le châtiment que la tristesse de la faute commise, le désir d’aider le coupable à se relever, et le devoir de faire respecter la loi morale. Les occasions de punir sont de plus en plus rares là où le souffle de la liberté soulève et fortifie les âmes ; où-la douce persuasion de l’amour subjugue les cœurs pour les assujettir au devoir. Les conseils de Jean-Paul sur les punitions sont inspirés par une judicieuse tendresse pour les enfants. De l’application pratique, il s’élève jusqu’aux principes, et nous étonne par la hauteur de ses vues, autant