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une mission internationale dans la lune

teurs. Mais, quand les blocs heurtèrent le sol, celui-ci transmit au Selenit une faible vibration.

Garrick et Madeleine rapportèrent aux autres membres de la mission ce qu’ils venaient de voir.

— Il n’est pas étonnant, dit Scherrebek, que la montagne se désagrège sous l’action de ce soleil brûlant après avoir été soumise pendant la nuit lunaire à un froid de plus de 200° au-dessous de zéro.

— Croyez-vous, dit Madeleine, qu’il soit prudent de vous aventurer dans la montagne, au risque d’être surpris par une avalanche comme celle-ci ?

— Les passages ne sont pas orientés au soleil, déclara Scherrebek. Nous ne pouvons différer cette ascension, car nous avons encore un important programme à remplir et le jour lunaire va bientôt commencer à décliner.

L’expédition devait comprendre Scherrebek, Goffoël, Garrick, Bojardo et Uberaba. Le capitaine jugeait prudent de ne jamais exposer plus de la moitié de l’équipage à la fois pour que l’autre pût au besoin organiser des secours et rester capable de manœuvrer le Selenit.

L’ascension fut rude. Les explorateurs étaient obligés de chercher leur chemin sur une montagne dont ils ne connaissaient la forme que très grossièrement, et qui était terriblement escarpée. En outre, ils étaient gênés par l’ardeur du soleil, à laquelle ils évitaient autant que possible de s’exposer longtemps, d’autant plus que l’exercice auquel ils se livraient contribuait déjà à leur donner très chaud.

Aussi, parvenus à mi-pente, durent-ils prendre quelques heures de repos. Ce fut seulement vingt-quatre heures après avoir quitté le Selenit qu’ils atteignirent le sommet.

Celui-ci formait un plateau étroit sur lequel le soleil dardait verticalement ses rayons. Le regard s’étendait d’un côté sur la mer des Pluies au nord, de l’autre sur le golfe Torride au sud. Les deux plaines étaient traversées par de nombreuses traînées blanches qui luisaient comme si elles avaient été semées de paillettes