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une mission internationale dans la lune

avis, des matières exsudées à travers la roche poreuse qui constituait d’abord la croûte de l’astre.

Moins de quarante-huit heures après leur départ du Selenit, les explorateurs atteignirent, comme ils l’avaient prévu, le rempart de Copernic, non sans s’être accordé le repos nécessaire. Aucun d’eux ne se sentait fatigué. Madeleine était aussi vaillante que les autres et Galston, qui l’avait d’abord vue avec humeur se joindre à l’expédition, ne regrettait plus de l’avoir emmenée.

La troupe entreprit l’ascension de la montagne, que l’ombre commençait à envahir du côté de l’ouest. Le soleil n’était plus qu’à 30° au-dessus de l’horizon.

Du haut de l’enceinte, les explorateurs voyaient encore les reflets de l’auréole vitreuse quand ils se tournaient vers le soleil, à peu près comme ils auraient vu la lumière se réfléchir dans les mêmes conditions sur une plage que la mer vient d’abandonner et que la persistance d’une mince couche liquide transforme en miroir. Mais, lorsqu’ils regardaient dans une autre direction, ils ne découvraient plus qu’un sol sombre pareil à celui de la mer des Pluies, car les rayons ne se reflétaient pas de leur côté.

Vers l’intérieur du cirque, le versant, qui pouvait atteindre dix kilomètres d’épaisseur, s’abaissait en terrasses successives jusqu’à 3 000 mètres de profondeur. Sans le « clair de terre », on ne l’aurait déjà plus distingué, car le soleil trop bas ne l’illuminait plus. Mais le spectacle de ces rochers vitreux qui semblaient avoir été amoncelés par des titans et qui, d’un mouvement général, s’abaissaient en gradins jusqu’à une profondeur vertigineuse, était saisissant. Les explorateurs les voyaient à leur pieds, sous la lumière douce de la terre. De l’autre côté du cirque, au milieu duquel s’élevait sur le fond un petit groupe de montagnes isolées, ils découvraient le bord opposé, tout baigné d’un soleil éblouissant.

Quel que fût leur désir de contempler un beau spec-