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Page:Jean Petithuguenin Une mission internationale dans la Lune 1933.djvu/118

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une mission internationale dans la lune

que par la terre à son premier quartier, les explorateurs reprirent le chemin du Selenit.

Ce n’était d’ailleurs pas une chose toute simple que de s’orienter la nuit dans ce désert où le paysage avait toujours le même aspect, où tous les rochers, toutes les rides, toutes les crevasses se ressemblaient et où la brièveté de l’horizon empêchait le regard de découvrir des points de repère.

Certes, on avait la terre, dont la position permettait pour ainsi dire de faire le point. Mais on pouvait tout de même obliquer de quelques kilomètres au nord ou au sud, ce qui aurait obligé ensuite à de longs détours ; et l’on n’avait pas de temps à perdre !

Grâce à la précision de leurs observations et au soin qu’ils prirent d’envoyer de temps à autre un des leurs en reconnaissance, les explorateurs évitèrent pourtant cet accident et achevèrent la première étape du retour au pied de l’enceinte d’Ératosthènes, à partir de laquelle il ne leur était plus possible de s’égarer, guidés qu’ils seraient par les Apennins.

Ils prenaient de grandes précautions pour ne pas se perdre de vue les uns les autres, car, dans ce monde du silence où ils n’avaient pas la ressource de s’appeler, ils auraient pu chercher longtemps avant de se retrouver. Quand ils étaient forcés de se séparer momentanément, par exemple afin d’effectuer une reconnaissance, ils se faisaient des signaux de loin avec les lanternes électriques qu’ils portaient pendues extérieurement à un crochet de leur scaphandre.

Cinq fois vingt-quatre heures après leur départ, ils arrivaient en vue du Selenit et passaient devant la tombe de Scherrebek.

Après un bon repas, pris sous la lumière électrique dans le logement de l’équipage et dont le menu varié leur parut délicieux après cinq jours de régime au chocolat et au pemmican, les excursionnistes s’étendirent sur leurs couchettes et en goûtèrent voluptueusement la souplesse, car ce n’était vraiment pas le der-