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une mission internationale dans la lune

à droite, la porte de sortie se serait trouvée appliquée contre terre et nous aurions été irrémédiablement prisonniers.

— Peut-être pas irrémédiablement, dit Scherrebek. Des hommes énergiques finissent toujours par triompher du mauvais sort.

Ce fut, pour cette fois, sa dernière parole. Uberaba lui posa son casque sur les épaules et le vissa hermétiquement.

Les appareils étaient bien munis de tubes d’oxygène.

La manœuvre de sortie s’exécuta d’une façon parfaite. Scherrebek, Goffoël et Brifaut se trouvèrent réunis sur la coque du Selenit.

Debout côte à côte sous la clarté de la terre, dans leur carapace rigide et monstrueuse, ils offraient un aspect fantastique. Un astronome qui n’aurait pas été averti de la présence des explorateurs et qui aurait pu les apercevoir en cet instant à l’aide d’un télescope géant, les aurait pris pour des habitants de la lune : il aurait proclamé que notre satellite est peuplé de créatures étranges au corps cuirassé comme celui des crustacés ou des coléoptères.

Les moufles qui terminaient les manches des scaphandres et dans lesquelles les explorateurs devaient glisser les mains, avaient été l’objet de soins tout particuliers, car il fallait à la fois leur garder une certaine souplesse et les rendre assez isolantes pour éviter la congélation des doigts. On aurait pu les remplacer par des pinces manœuvrées de l’intérieur des manches, mais on avait estimé que ce dispositif aurait trop limité l’action des scaphandriers. Ces moufles avaient été d’autant plus difficiles à établir, que, pour les rendre capables de résister à la pression interne du scaphandre, on avait dû les revêtir d’une armature métallique faite de lamelles et de fils d’acier. Dans ces conditions, leur usage était assez malaisé et les scaphandriers devenaient forcément un peu gauches.

Les explorateurs avaient devant eux un massif mon-