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une mission internationale dans la lune

tèrent sur le sol et entreprirent de visiter minutieusement la coque du Selenit.

Ce fut seulement au bout de deux heures qu’ils eurent acquis la conviction que leur véhicule inter-planétaire n’avait subi aucune blessure. La solidité de sa construction et la faiblesse de la gravité lunaire l’avaient protégé. Le système de roues à chenilles et les patins arrière étaient eux-même indemnes.

Mais un grave problème se posait. Dans la situation où il se trouvait, le Selenit était immobilisé. Il ne pouvait ni se déplacer à la surface de la lune, ni surtout prendre son élan pour s’enlever et retourner sur la terre. Il était donc indispensable de le redresser, mais, à première vue, cette tâche semblait au-dessus des forces de dix hommes, même si leur puissance musculaire était sextuplée. Quoique délesté d’une charge considérable d’explosifs et allégé, quant au reste, des cinq sixièmes de son poids, le Selenit était encore lourd d’environ cinq cents tonnes. Comment remuer une pareille masse et la remettre debout ? Les grands tubes du moteur à réaction, qui auraient pu fournir l’énergie nécessaire, n’étaient pas dirigés dans le sens voulu, et les petits, qui ne devaient servir qu’à gouverner, étaient trop faibles.

Leur inspection terminée, les trois hommes sautèrent sur le Selenit et repassèrent dans la cabine de détente, pour réintégrer leur logis.

Comme Lang et Uberaba s’approchaient afin de l’aider à se débarrasser de son scaphandre, Scherrebek recula en gesticulant, pour leur faire comprendre qu’ils ne devaient pas le toucher. En effet, la carapace métallique se couvrait de givre par la condensation de la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère du Selenit. La surface des appareils s’était intensément refroidie pendant le séjour des trois explorateurs au dehors. Si on l’avait touchée en ce moment la main nue, on se serait cruellement brûlé. Les scaphandriers durent s’aider mutuellement à dévisser leur casque avec leurs mains