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une mission internationale dans la lune

Japonais Kito était un nain. Néanmoins, Kito avait raison : des hommes devaient accomplir aisément, même avec la charge de leur scaphandre, l’étape que Galston venait de tracer.

Brifaut crut devoir faire une objection.

— La température de la lune s’échauffe considérablement dès que le soleil rayonne à sa surface. Êtes-vous sûrs que nous pourrons résister trente ou quarante heures à la hausse qui va se produire après le lever du soleil, si nous n’avons pas la ressource de nous réfugier dans les flancs du Selenit ?

— D’abord, dit Uberaba, nos appareils sont construits pour absorber le moins de chaleur possible. Ensuite, ce n’est pas au bout de trente ou quarante heures que le sol de la lune, refroidi à l’extrême par une longue nuit de quinze fois vingt-quatre heures, atteint une très haute température sous l’action des rayons solaires. Enfin, n’oubliez pas que nous sommes à une latitude très élevée, non loin du pôle nord, en une région que les rayons solaires frappent toujours obliquement et restent, par conséquent, incapables de porter à une température énorme, comme il le fait pour les régions équatoriales. Certes, on calcule que, dans ces dernières, le sol s’échauffe jusqu’à 184° centigrades ; au point où nous sommes, il ne doit pas dépasser 40°, ce qui est encore très supportable pour des êtres humains, et il n’atteint que très lentement cette température au fur et à mesure que le soleil s’élève.

— À mon avis, dit Lang, ces considérations n’ont pas d’intérêt pratique. Nous ne pourrions souffrir du froid ou de la chaleur du sol, que si les bottes de nos scaphandres étaient mal isolées. Du moment que nos appareils sont construits pour refléter ou diffuser dans l’espace les rayons calorifiques au lieu de les absorber, nous pourrions marcher, sans inconvénient, dans une fournaise de 500°.

— Eh bien, conclut Scherrebek, nous avons déjà éprouvé la résistance au froid de nos scaphandres ;