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une mission internationale dans la lune

lever du soleil sur la mer des Pluies et avaient eu le temps de se livrer à quelques expériences. Ils étaient sortis en scaphandre, munis de divers appareils de mesure. Ils avaient constaté qu’il régnait à la surface de la lune une atmosphère extrêmement rare dont la pression ne faisait même pas équilibre à un millimètre de mercure, alors que, sur la terre, il faut une colonne de 760 millimètres de mercure pour compenser la pression de l’air. Elle paraissait composée surtout de gaz carbonique, corps aux dépens duquel une végétation peut se développer.

Un thermomètre exposé en plein soleil était monté jusqu’à 70°. Abrité des rayons directs et tourné vers une surface réfléchissante éclairée en plein, et située à 10 mètres de distance, il avait marqué un maximum de 12 degrés. Tourné vers l’ombre, il était descendu fort au-dessous de zéro et Scherrebek avait dû le reprendre pour l’empêcher de geler. Comme il était à prévoir, la température des objets à la surface de la lune ne dépendait absolument que de l’intensité du rayonnement calorifique auquel ils étaient soumis.

Scherrebek avait calculé avec Garrick que le Selenit pouvait, sans user une trop grande quantité d’explosif, parcourir environ 600 kilomètres à la surface de la lune, ce qui représentait à peu près la traversée de la mer des Pluies. Ils avaient établi d’après cela un programme d’exploration qui permettrait de visiter les Alpes avec leur Grande Vallée, au nord-ouest de la mer des Pluies ; les trois cirques remarquables, Aristillus, Autolycus et Archimède, à l’ouest ; la chaîne des Apennins, la plus importante de la lune, au sud-ouest ; puis le cirque d’Ératosthènes et enfin, si nul accident ne venait déranger les prévisions, Copernic, le roi des montagnes annulaires, avec son auréole de bandes rayonnantes.