Lisez le texte ci-dessous,
début du 4J* volume de cette collection LES ÉCUMEURS DE LA PAMPA
par Gustave LE ROUGE
La ville de Barcelone était depuis longtemps déjà plon gée dans le sommeil.
Le grand silence de la nuit n’était troublé de temps à autre que par les hurlements de la sirène du port, ou les cris aigus des mouettes effarées. Tous les feux étaient éteints. Cependant, à l’angle de la Calle de Paradis et de la Plazza del Rio, une lumière brillait encore au premier étage d’un coquet petit hôtel construit entre cour et jar din. Dans un élégant cabinet de travail, un homme veil lait.
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par
Gustave LE ROUGE
Cet homme, c’était le comte don José de Miramor, un gentilhomme déchu, qui, après avoir, pendant près de dix ans, étonné l’Espagne par ses prodigalités, en était maintenant réduit — c’était du moins le bruit qui courait
—
à vivre d’expédients.
Don José de Miramor était un caballero de vingt-cinq ans environ, aux traits fins et distingués. Les uns prétendaient qu’il était originaire de Cuba ; les autres affirmaient qu’il était né dans la province de Murcie, à quelques lieues de Carthagène. Ce qu’il y avait de certain, c’était que depuis une année environ, le comte recevait chez lui des individus sus pects et qu’il faisait son habituelle société de gens tarés et capables de tout.
Au moment où commence ce récit, don José de Mira mor était assis devant une table de travail, dans un cabi net rempli d’objets d’art et de tableaux, meublé avec tout le raffinement et le confortable du luxe moderne. Un candélabre de cuivre, supportant quatre ampoules électriques, répandait dans la pièce une clarté vive et crue.
Don José paraissait songeur.
Il fronçait de temps à autre le sourcil et ses yeux se fixaient avec une impatience fébrile sur un ravissant car tel d’acier incrusté d’or.
